Stéphanie Quérité
Publications
Vers le Nord, c'est questionner les origines, les frontières et la figure d'étranger. Ce que la double-nationalité empêche et permet, ce que l'entre-deux supporte et rompt. Vers le Nord, c'est rendre hommage à celles et ceux qui perdent, en traversant une frontière : une lettre à leur prénom, leur terre d'origine, une vision du monde. Vers le Nord, c'est soutenir toutes les errances et trouver en la poésie ce qui relie.
C’est un long poème. Une parole de femme. De celle qui déborde parce qu’elle s’est tue trop longtemps. De celle qui, jusque-là, n’avait pas osé parce que parler n’était pas permis. Parce que la vie était ainsi. Là où elle était. Et qu’il fallait faire avec. Encaisser. Comme les autres. Pour ne pas en rajouter. Pour les enfants. Et puis, il y a l’incroyable énergie du départ. Une sorte de force intangible, capable d’abattre les murs. Rebâtir ailleurs. Plus loin. Avec la victoire qui porte. La fierté de l’avoir fait. Le temps perdu à rattraper. La ronde des amants. Avant la fatigue et le doute. Et le prix exorbitant de la liberté. C’est un long poème qui ne juge pas. Qui ne bâtit pas de nouveaux murs. Mais qui creuse. Cherche à comprendre. Essaie la place de l’autre. C’est un poème qui observe. Scrute au plus près. Cherche l’âme. Comme chez Marguerite Duras. C’est un long poème écrit en lettres rouges. Rouge poitrine, exactement.
L’autre en travers est un projet de lecture musicale initiée dont la musique a été composée par El Tat. Tous les détails sont à retrouver sur le site internet du projet ici.
Il fallait bien tirer un trait. Pour suspendre la peine, briser la honte, tirer la langue, définir un contour de soi. Il fallait bien l’étirer, s’étendre, incarner la grande étendue. Pour permettre la rencontre, entre les peaux, sa faim de l'autre, faire de ces expériences un langage.
Lignes de désir retrace le chemin que parcourt une femme, d’une prise de parole à une prise de corps, d’un corps empêché à un corps affamé. Il est composé d'une succession d'instantanées, qui rendent visibles le désir, agissant entre elle et l'autre, en elle et par l'autre.
Il s'agit de plonger, toucher le rouge et l'intense, le bleu du fond de ses mers, éprouver l'obscur.
Elle s'immerge dans un décor qu'elle fait sien.
Au fil de l'eau il se transforme.
Elle manoeuvre, elle devient.
Les deux eaux, c'est une rencontre qui fait confluence entre deux sensibilités, les mots de Stéphanie Quérité et les pinceaux d'Elodie Latchimy-Bayle
« Je m’appelle Clarisse et mes pensées sont rouges. Je m’appelle Élisa et mes pieds sont rouges. Je m’appelle Solange et mes lèvres sont rouges. Je m’appelle Délia et mon rire est rouge. Je m’appelle Marianne et mon cœur est rouge. »
Cinq filles liées et opposées comme les faces d’un dé. Cinq filles qui décident que leur histoire dépendra des six faces du dé : décision, dérision, dépendance, détermination, dévotion et division. Cinq filles dont les chemins divergent ou se rassemblent jusqu’aux larmes, à la folie, au poison de la domination. Une fusion où les oscillations finissent par provoquer la bascule et cette tache rouge qui grandit sur l’asphalte.
Ou comment habiter l’entre-deux, où gisent les sirènes, les mots qui d’une langue à l’autre sont dépouillés de leurs sentiments, le vent comme l’indicible, la nostalgie de l’enfance qui court qui court qui court, la bouche ensablée, tous ceux qui ne sont plus, tous ceux que l’on pousse hors de notre vue, les bouts de peaux qu’on perd en chemin, l’enfant comme le murmure, la tempête sous un crâne, c’est peser le pour et le contre, avoir le corps penché pendant la traversée, évaluer le risque, les corps flottants, être l’étranger dans cette mer de soi possible, effleurer ces zones où l’on ne se connaît pas, où l’on ne s’est jamais rencontré, où l’on ne sait qui en soi réagira, et comment, et par quel geste, quel mot, on existera, partir à la rencontre du corps qui devra se mouvoir lors du choix.
Chemin faisant, une mouche apprend à être au-delà des apparences.
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